Compte Rendu d'hospitalisation de l'orgue des Minimes - suite.
Il parait que j'ai le pédalier décentré, une sorte de scoliose qu'il faut rectifier pour le confort des organistes ! La chirurgie n'est plus seulement réparatrice, elle devient esthétique ! Qu'à cela ne tienne. Celui qui vient me toucher le bout des orteils doit se plier en quatre pour m'atteindre ! Je ne ferai pas le moindre effort pour lui rendre la tâche facile ! Il veut ôter mes anciens balanciers, qu'il le fasse, je m'en balance !
C'est vrai qu'avec des balanciers neufs en chêne, j'ai plutôt fière allure !
Maintenant, il s'agit de réajuster mes guides. Quand l'arthrose s'en mêle, il reste la prothèse...
J'ai besoin d'un peigne ajusté au dixième de millimètre pour coiffer au poteau mes balanciers indisciplinés qui rêvent de se faire la malle. Allez docteur ! C'est l'affaire d'une petite semaine de patience et de travail ! Adieu les vacances au soleil !
Si je vous disais que l'histoire des balanciers, c'est du gâteau à côté de ce qui attend le contorsionniste qui joue à me chatouiller mes soupapes depuis quelques jours ! Il lui faut raccorder le pédalier au clavier du grand orgue. Pour abréger, c'est une histoire de rouleau qui relie une touche de pédalier à celle du clavier et qui permet à l'organiste d'avoir une main supplémentaire tout en jouant avec ses pieds. Je sais, c'est un peu tiré par les cheveux, mais qui vous a dit que j'étais un instrument ordinaire ?